Le monde des Requins
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Les espèces dangereuses
Les espèces dangereuses


Parmi les quelque 355 espèces de requins qui peuplent les océans, très peu méritent d’être qualifiées de « dangereuse ». Encore faut-il s’entendre sur le terme. Nouveau venu sur la planète, l’homme n’est aujourd’hui la proie naturelle que des germes pathogènes, des virus et… de lui-même. Animal terrestre à sang chaud, il n’est donc pas la première « cible » des requins. Cela dit, toute intrusion dans l’océan implique une prise de risque, et la rencontre entre un squale de plusieurs mètres de longueur avec un nageur peut, dans certaines circonstances, mal finir pour ce dernier.

Afin de ne pas fausser l’évaluation des dangers potentiels, seules les rencontres homme / requin ayant lieu dans des circonstances normales, telle que les baignades ou pratique d’un sport nautique de surface, devraient être prise en compte. La chasse sous-marine, la plongée, la pêche, l’utilisation d’explosifs, un quelconque accident, voire un naufrage constituent des circonstances exceptionnelles. Rappelons-nous que tout animal même sympathique en temps ordinaire devient en présence d’un naufrage un prédateur potentiel. Outre les requins, les poissons de toutes espèces et de toute tailles, les mammifères marins et même les oiseaux participent volontiers au festin.

Chaque année, dans le monde, moins de cent attaques imputées aux requins sont répertoriées, dont une trentaine seulement ont une issue fatale. Parmi les espèces concernées, plus de la moitié appartiennent aux Carcharhinidés. Sur les cinq espèces les plus dangereuses que ce soit le grand requin blanc (Carcharodon carcharias) , le requin tigre (Galeocerdo cuvier) , le requin longimane ou requin océanique (Carcharhinus longimanus) , le grand requin marteau (Sphyrna mokarran) et le requin bouledogue (Carcharhinus leucas) , seul le premier appartient aux Lamnidés. Une bonne quinzaine d’autres espèces, de taille plus modeste, sont impliquées dans des attaques sachant que, la plupart du temps, il s’agit de circonstances exceptionnelles : un pêcheur blessé par un requin capturé qui mord d’instinct tout ce qui passe à sa portée ; un chasseur sous-marin dévoré par un requin tigre attiré par le sang du poisson accroché à sa ceinture ; un plongeur mordu par un requin généralement pacifique mais dérangé dans son immobilité ou à qui toute retraite a été maladroitement coupée : requin tapis (Orectolobus sp.) , requin nourrice (Gynglymostoma sp. et Nebrius ferrugineus) , requin zèbre (Stegostoma fasciatum) , requin ange (Squatina sp.) , requin taureau (Ogomphodus taurus) , etc.

Il peut aussi s’agire d’une séance de shark feeding qui tourne à l’hystérie collective : requin dagsit (Carcharhinus amblyrhychos) , requin à pointe blanche (Carcharhinus albimarginatus) , requin à pointe noires (Carcharhinus melanoperus) ou requin bleu (Prionace glauca) . Outre ces espèces grégaires, un plongeur qui appâte doit s’attendre à voir surgir d’autres requins, d’autant plus dangereux qu’ils sont la plupart du temps solitaires, donc furtifs : requin tigre (Galeocerdo cuvier) , requin soyeux (Carcharhinus falciformis) , le requin longimane (Carcharhinus longimanus) , le requin bouledogue (Carcharhinus leucas) , requin makos (Isurus sp.) , et le redoutable grand requin marteau (Sphyrna mokarran) .

Admettons pourtant que certains accidents doivent être imputés, non pas à la victime mais au requin lui-même (planche de surf prise par une otarie ou un tortue) ou simplement parce qu’il avait, ce jour-là, décidé de varier son menu… Souvent, une unique morsure suffit à le renseigner et, faute de trouver la chaire humaine à son goût, il abandonne sa proie. Un certain nombre de nageurs, surfeurs ou chasseurs victimes de telle agressions sont encore là pour en témoigner.